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de BERTRAND LEMONNIER

 

 

 


ARCHIVES JANVIER 2013

© ADAGP, © Photo RMN-Grand Palais

Peggy Guggenheim (1898-1979) est une grande figure du mécénat artistique du XXe siècle. Elle est décédée le 23 décembre 1979 à Venise. Petite-fille d’un Suisse émigré aux Etats-Unis, Meyer Guggenheim, elle hérite d’une fortune considérable à la mort de son père Benjamin, disparu en avril 1912 dans le naufrage du Titanic. De 1920 à 1941, elle vit en Europe, notamment à Paris, en Italie, à Londres et sur la Côte d’Azur. Une vie libre sinon libertine, assez dans l’air du temps, du moins celui des roaring twenties. Cette esthète sait aussi apprécier l’art le plus contemporain, qu’elle expose dans sa galerie londonienne à la fin des années 30 (ainsi Tanguy). Elle fréquente Duchamp, Brancusi et bien d'autres artistes. Grâce à Beckett, elle découvre le taciturne Bram Van Velde, l’un des peintres abstraits majeurs du XXème siècle.


 
Sa collection d’œuvres d’art représente l’ensemble des courants avant-gardistes qui se sont succédé depuis le début du XXe siècle, jusqu’à l’expressionisme abstrait de Pollock (dont une toile majeure est exposée à Venise). En 1941, elle fuit l’Europe et l’antisémitisme. De retour à New-York, elle fonde en 1942 la galerie Art of the Century. Elle y accueille les artistes européens exilés, et plus particulièrement les surréalistes – Max Ernst, Breton  –, mais aussi de jeunes artistes américains comme Motherwell, Rothko ou Pollock. En 1948, elle achète le Palazzo Venier dei Leoni à Venise pour y installer ses collections personnelles. Extravertie et passionnée lire («Peggy Guggenheim, un fantasme d'éternité», de Véronique Chalmet, Payot), Peggy Guggenheim devient après la guerre une sorte de (sex?)symbole de l'extravagance noceuse - avec ses lunettes glamour, qu'elle porte mieux qu'Elton John! -, un comportement qui ne plait guère à la bonne société vénitienne mais qui s'accorde plutôt bien au passé casanovesque de la Sérénissime.

Venice. Mrs Peggy Guggenheim in her palace on the Grand Canal. 1950 , 1950 -© David Seymour (photo Magnum)

La Fondation Peggy Guggenheim est aujourd’hui, avec la Fondation François Pinault du Palazzo Grassi, l’un des plus célèbres musées d’art moderne d’Europe, majestueusement situé le long du Grand canal.


La Fondation abrite une extraordinaire collection de peintures et de sculptures qui va de Picasso à Tapies. C'est d'un éclectisme qui force l'admiration, avec un large panorama esthétique du XXème siècle, sans aucune faute de goût. Les fenêtres qui donnent sur le canal sont autant d'invitations à faire le lien entre le patrimoine vénitien et celui de l'art contemporain.


 

Dans le jardin parsemé d’œuvres de H.Moore, Arp, Calder et Tinguely, Peggy Guggenheim est enterrée avec ses chiens, non loin d'un olivier dédié à Peggy par Yoko Ono (on peut y accrocher des petites vignettes).

Les expositions temporaires valent aussi le détour, ainsi la rétrospective originale de l’Italien G.Gapogrossi (1900-1972), peu connu en France. En effet dans les années 40, Gapogrossi - qui a vécu à Paris dans l'entre-deux-guerres - invente un schéma obtenu par la simplification d'un signe et sa réduction à une forme graphique constante : un " E " dont le jambage gauche est arrondi. Cette " lettre " pure prend alors une valeur de symbole et, répétée sur un fond qui peut évoluer, devient en même temps la base rythmique de la composition ainsi que la forme elle-même.

Une belle opiniâtreté !

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