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11 novembre 1918-11 novembre 2018

En cette année 2018 où s'achèvent les commémorations (2014-2018) de la Grande Guerre, il fait bon relire Les Poilus. Quand il publie son épopée en 1926, Joseph Delteil qui passa la guerre à l’abri (il était versé au service auxiliaire des armées pour cause de mauvaise santé), n’a pas  la légitimité des anciens combattants et écrivains qui ont été sur le front. Mais son œuvre offre une grande variété de  tons et lui sert de tribune pour raconter, épiciser la guerre, tout en exprimant avec force ses jugements politiques et idéologiques. Il proclame, dans la préface des Poilus,  son hostilité à la guerre et son amour de l’homme. C'est selon Delteil une "synthèse lyrique" de la guerre vue comme « une sorte de châtiment, donc un état anormal, un grain de sable dans la machine du monde ». La peinture des tranchées fait ainsi entendre au lecteur de 2018 les voix du polémiste,  du dénonciateur ironique et celles du conteur et poète. Plutôt que de commémorer des chefs militaires dont certains ont brillé par leur incompétence (mais Delteil y retient "Papa-Joffre" et le "chaud-froid" Gallieni), chantons les Poilus :

J'ai la tête épique .

Je ne suis ni royaliste, ni communiste, ni fasciste, ni même républicain.

Je ne suis qu'un homme, un homme avec un coeur.

Aussi longtemps qu'il y aura des battements de coeur dans ma poitrine, aussi longtemps qu'il y aura un peu de bleu au zénith, aussi longtemps qu'il y aura des printemps sous le ciel et qu'il y aura des femmes au monde, je crierai : A bas la guerre!

Mais il y a quelqu'un qui est en dehors et au-dessus de la guerre : c'est le Poilu.

J'ai la tête épique. Je chante le Poilu.
Je chante l'Homme.

Ou encore cette description des tranchées :

Les Tranchées. Là règne un homme qu'on appelle le Paysan. Les Tranchées, c'est affaire de remueurs de terre, c'est affaire de paysans. C'est l'installation de la guerre à la campagne, dans un décor de travaux et de saisons. Les Tranchées, c'est le retour à la terre.
En fait, il restait surtout des paysans dans les tranchées. A la mobilisation, tout le monde était parti gaiement. Se battre, le Français aime ça (pourvu qu'il y ait un brin de clairon à la cantonnade). L'offensive, la Marne, la course à la mer, un coup de gueule dans un vent d'héroïsme : ça va, ça va ! Avec un sou d'enthousiasme, on peut acheter cent mille hommes. Mais après les grandes batailles, dès qu'on s'arrêta, lorsque vint l'hiver avec ses pieds gelés, et la crise des munitions aidant, l'occasion, la chair tendre, les malins se débinèrent. Chacun se découvrit un poil dans les bronches, un quart de myopie, et d'ailleurs une vocation chaude, une âme de tourneur. Les avocats plaidèrent beaucoup pour l'artillerie lourde. Les professions libérales mirent la main à la pâte. Ce fut un printemps d'usines.

Le paysan, lui, resta dans les Tranchées.

Il se tient là, dans son trou, tapi comme ces blaireaux, ces fouines qu'il connaît bien. Creuser le sol, ça le connaît, n'est-ce pas ! Il creuse, de Dunkerque à Belfort, des lignes profondes. De l'époque des semailles jusqu'au mois des moissons, il creuse. A l'heure où le raisin mûrit, à l'heure où le colza lève, il creuse. Il creuse, dans la longue terre maternelle, des abris comme des  épouses, des lits comme des tombes. Chaque tranchée est un sillon, et chaque sape un silo. Ces boyaux, ils sentent la bonne cave. Mille souvenirs champêtres fleurissent dans les entonnoirs. La terre est une grande garenne. Les copains soufflent comme des vaches à l'étable. Le flingot a un manche de fourche. Et toutes ces armes industrielles, ces engins nouveaux comme des étoiles, ces crapouillots à quatre pattes, ces lance-mines et ces tas d'obus fauves, tout a un grand air animal, un air d'animaux à cornes. La lune est toujours la lune des prairies. Il y a un merle sur une gueule de canon. De la pluie, de la pluie qui fait germer les avoines. Et le vent des tuiles passe sur les hommes de chair.

Joseph Delteil (1926), extraits des Poilus, Grasset, réédition Cahiers rouges 1987 .

En 1962, un autre poète (qui vient lui aussi du Midi occitan, mais le Midi sétois de Valéry), Georges Brassens, pacifiste et antimilitariste, commémore à sa façon la guerre de 14-18 dans une chanson ironique, qui revisite avec un humour décapant toutes les guerres, en partant de celle du Péloponnèse ("les guerriers de Sparte") jusqu'à la très récente guerre d'Algérie ("guerres sournoises qui n'osent pas dire leur nom"), en passant par l'an 40 ("je ne crache pas dessus"). Mais en même temps cette chanson, qui put faire scandale en son temps, n'est pas dénuée de tendresse à l'égard de tous les sacrifiés des guerres et en particulier des Poilus, qui ont payé le plus lourd tribut à cette absurdité humaine :

Depuis que l'homme écrit l'Histoire
Depuis qu'il bataille à coeur joie
Entre mille et une guerr' notoires
Si j'étais t'nu de faire un choix
A l'encontre du vieil Homère
Je déclarerais tout de suite
"Moi, mon colon, cell' que j'préfère,
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit!"

Le 11 novembre 1918 c'est donc l'armistice et la fin des combats, une date toujours célébrée... un siècle plus tard ! Pourtant il faut attendre quatre ans pour qu'une loi fixe l'anniversaire de l'Armistice comme fête nationale :

JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE
Loi fixant au 11 novembre la commémoration de la victoire et de la paix
Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Art. 1er. – La république française célèbre annuellement la commémoration de la victoire et de la Paix.
Art. 2. – Cette fête sera célébrée le 11 novembre, jour anniversaire de l’armistice. Le 11 novembre sera jour férié.
Art. 3. – La loi du 13 juillet 1905 concernant les fêtes légales ne sera pas applicable à la fête du 11 novembre.
Art. 4. – La loi du 9 novembre 1921 est abrogée.
La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et la Chambre des députés, sera exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Paris, le 24 octobre 1922.

Comme le souligne très bien Rémi Dalisson dans son ouvrage 11 Novembre. Du Souvenir à la Mémoire (2003), la loi de 1922 est un compromis original qui crée un modèle original. Il n'y a en effet pas de défilé militaire, mais des drapeaux en berne ; la solidarité de la Nation se construit avec les morts (on lit la liste dans chaque commune devant le monument aux morts, avec minute de silence, sonneries et quêtes). La "fête" du 11 novembre n'est en rien festive : il n'y a aucune réjouissance, on célèbre la paix des cimetières et non la victoire, on ranime la flamme du soldat inconnu dont les restes ont été déposés sous l'Arc de triomphe le 11 novembre 1920. La République s'efface devant les morts et laisse les apologies patriotiques à la fête de Jeanne d'Arc ou bien à celle du 14 juillet. Jour férié et chômé, que ne régit pas la loi de 1905, le 11 novembre est tout à la fois laïc et religieux, mélangeant la la liturgie des combattants, les hommages des écoles et des élus aux messes et service funèbres, parfois au son des cloches.

Quelques jours après le vote de la loi et avant la cérémonie du 11 novembre, on pouvait ainsi lire cette adresse pacifiste des anciens combattants et mutilés du Loiret :

Fête nationale du 11 Novembre Appel au Peuple
Citoyens!
Les Hommes de la Guerre veulent célébrer le 11 novembre. Le 11 novembre 1918 marque la fin de la plus épouvantable tuerie qui ait désolé le monde moderne. Pendant cinquante-deux mois, des peuples entiers se sont affrontés sur d'immenses champs de bataille. Quarante millions d'hommes se sont battus. Six millions ont été tués. Quinze millions ont été blessés. Des régions populeuses et riches ont été ravagées; il faudra un quart de siècle pour les ramener à la vie.
C'est l'Allemagne qui portera devant l'histoire la responsabilité du sang versé et des ruines accumulées. C'est l'Allemagne impérialiste, pangermaniste et militariste qui a voulu cette guerre, qui l'a déclarée et qui l'a poursuivie par les moyens les plus criminels.
La France républicaine et pacifique s'est battue pour la justice, pour la liberté, pour le droit. Les Hommes de la guerre se sont battus contre l'impérialisme, contre le militarisme: ILS ONT FAIT LA GUERRE À LA GUERRE. Sept millions et demi de Français ont porté leur vie sur les champs de bataille! UN MILLION CINQ CENT MILLE SONT MORTS! Un million sont incurablement mutilés! Huit cent mille enfants n'ont plus de père! Sept cent mille femmes n'ont plus de mari!

Citoyens!
Les Hommes de la Guerre veulent que LEUR VICTOIRE consacre l'ÉCRASEMENT DE LA GUERRE!
Ils veulent que l'Allemagne coupable paye la guerre qu'elle a déchaînée!
Ils veulent que la France victorieuse demeure la Patrie du Droit et le Soldat de la Paix.
Ils veulent qu'à l'anarchie entre les peuples soit substitué le règne du droit entre les nations.
Hommes de la Guerre, en mémoire des luttes géantes que nous avons soutenues; au nom de nos frères morts, nous sommes les serviteurs pacifiques de la SOCIÉTÉ DES NATIONS.
Citoyens!
Avec les Hommes de la Guerre, soyez les Hommes de la Paix. Le 11 novembre, jour de la Victoire, jour de nos souvenirs,
jour de nos deuils, jour de nos espoirs, avec nous sachez vouloir d'un seul cœur:
Liberté, Justice, Paix entre les citoyens!
Justice pour la France! Paix dans le Monde! »

Au sortir de la guerre, c'est l'incompréhension qui domine devant l'ampleur du massacre et son absurdité. Comme l'écrit Dorgelès dans les Croix de Bois (1919)  : « Que se passait-il ? On ne savait pas. Où allions-nous ? Relever qui ? On ne savait pas. »Dans J'accuse (toujours en 1919, un film terrifiant d'Abel Gance), les morts se relèvent de leurs sépultures et reviennent tels des zombies hanter les vivants. Ils demandent des comptes car bien des (sur)vivants se sont mal conduits et ont oublié le sacrifice de leurs soldats morts au champ d'honneur. Le souvenir est inscrit dans la chair des combattants, mais il a besoin aussi d'être gravé dans la pierre et le marbre. La variété des 30 000 (?) monuments aux morts est infinie (lire les Lieux de mémoire de P.Nora, Tome I, chapitre 2), avec une certaine tolérance à la fois dans les styles architecturaux et dans les thématiques ("Maudite soit la guerre", "hommage aux héros de l'armée noire" etc.), même si la loi du 25 octobre 1919 en fait surtout un culte civique républicain assez stéréotypé. Les plaques commémoratives se trouvent également dans de très nombreux établissements publics, ainsi dans les lycées.

(monument aux morts de Broglie, Eure)

Hall du Lycée Louis-le-Grand dans les années 1950 et ses plaques commémoratives.

Depuis quelques années, un débat s'est engagé sur le maintien de ce jour férié. En 2008, la commission Kaspi (du nom de l'historien) a conseillé d'alléger le calendrier à trois commémorations annuelles seulement mais elle a conservé le 11 novembre ainsi que le 8 mai (victoire de 1945) et bien sûr le 14 juillet (fête nationale). À défaut de «poilus» aujourd'hui tous disparus, les cérémonies réunissent désormais devant les monuments aux morts des vétérans des autres guerres, la Seconde Guerre mondiale et même les guerres d'Indochine et d'Algérie. De plus, la commémoration franco-allemande du 11 novembre 2009 - le président et la chancelière devant la tombe du soldat inconnu - a marqué un tournant symbolique et un pas de plus vers la réconciliation mémorielle (la réconciliation historique est déjà actée!). Après un débat relativement serein - seuls les communistes ont voté contre -, l'Assemblée a adopté le 20 février 2012 une loi instaurant le 11-Novembre, jour de l'armistice de 1918, comme une journée "en hommage à tous les morts pour la France". Il n'en reste pas moins que la République n'en finit pas de faire un usage politique des mémoires commémoratives. En effet, tous les soldats morts en opération dans l'année civile - et il y en a chaque année en Afrique ou au Moyen-Orient - sont désormais associés au 11 novembre.

En ce mois de novembre 2018, le président Macron a dessiné un ambitieux parcours des champs de bataille de 14-18 sous l'appellation d'« itinérance mémorielle et territoriale », avec un double objectif : commémorer le centenaire de la guerre 14-18 bien sûr mais aussi...expliquer la politique et les réformes du gouvernement, tout en "revivifiant l'histoire nationale" et ses héros. Un mélange des genres qui s'est parfois retourné contre l'exécutif en raison du mécontentement social, en particulier dans les territoires sinistrés du Nord et de l'Est. Le paradoxe idéologique reste surtout celui d'associer le retour d'un certain "roman national" (Jeanne d'Arc, Clemenceau mais aussi la "force noire" des soldats coloniaux d'Afrique) à des prises de position mémorielles contradictoires : Macron panthéonise l'écrivain et ancien combattant Maurice Genevoix, tout en faisant de Pétain "un grand soldat" de 14-18 et non sans avoir auparavant réhabilité la mémoire du jeune mathématicien Maurice Audin, victime de l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Il faut avoir une solide culture historique (et historiographique) pour s'y retrouver dans ce capharnaüm mémoriel. La polémique sur Philippe Pétain - qui n'est plus maréchal de France ! - en dit long sur l'impréparation de la communication politique sur les sujets historiques. Une manie présidentielle, comme si le discours mémoriel avait la capacité de rassembler les Français, tout en délivrant au monde un message universel. Afin d'ailleurs de prendre de la hauteur, le président a mis en scène pour le 11 novembre une n-ième commémoration de réconciliation franco-allemande dans le wagon reconstitué de Rethondes (Mme Merkel n'y semble pas très à l'aise). Il a organisé une réunion de plus de 60 chefs d'Etat dans un "forum pour la paix" sensé relancer un "multilatéralisme" rejeté (entre autres) par Donald Trump, dans une ambiance internationale que certains comparent aux années 1930. A ce stade, il serait peut-être utile de se souvenir de l'initiative jugée alors "utopique" d'Aristide Briand en 1928 de "déclarer la guerre hors la loi", c'est-à-dire de renoncer à la guerre comme instrument polititique. C'est le "pacte Briand-Kellog", courageuse initiative multilatérale et pacifiste, dix ans après l'armistice de 1918 et 11 ans avant le cataclysme mondial, signé au final par...63 pays:

Ayant le sentiment profond du devoir solennel qui leur incombe de développer le bien-être de l'humanité ;

Persuadés que le moment est venu de procéder à une franche renonciation à la guerre, comme instrument de politique nationale afin que les relations pacifiques et amicales existant actuellement entre leurs peuples puissent être perpétuées ;


Au-delà des commémorations d'Etat, il se pose enfin la question (très française) de la "commémoration scolaire", laquelle n'est jamais très éloignée des préoccupations de l'Etat, jacobinisme oblige. Dès 1922, les ministres s'inquiètent de la rupture que ce 11 novembre introduit dans le travail scolaire, d'autant que "le niveau baisse" depuis la fin de la Grande Guerre. On lira à ce sujet l'article très documenté de Brigitte Dancel (ENSEIGNER L'HISTOIRE DE LA GRANDE GUERRE ET COMMÉMORER L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE À L'ÉCOLE PRIMAIRE) qui analyse parfaitement les diverses instrumentalisations politiques du 11 novembre en matière scolaire. Les documents publiés ci-dessous sont tirés de son étude.

Le Manuel Hachette 1932, dans la droite ligne de 1918

Manuel sous Vichy (1941), un "1918" sans 11 novembre, qui annonce de "graves dangers", ceux qui ont amené la défaite de 1940.

A partir de de la Libération, la perspective mémorielle inclut les deux guerres mondiales, avec un rapprochement entre le 11 novembre 1918 et le 11 novembre 1940, désormais considéré comme l'un des premiers grand actes de la résistance intérieure (lire à ce propos l'article très documenté d'Alain Monchablon dans Vingtième siècle, No 110, 2011-2012, qui montre notamment la récupération communiste de l'événement à la Libération et la "vérité des archives" somme toute très récente sur cet événément fondateur de l'esprit de résistance). Pourtant, ce singulier et courageux 11 novembre 1940 va progressivement disparaître de la mémoire scolaire.

Manuel Belin 1947

Depuis les commémorations de 1998 on assiste toutefois au regain très net de l'intérêt porté à la Grande Guerre. Cette actualité, définie par Stéphane Audoin-Rouzeau, comme celle d'un deuil interminable, tient notamment à l'incessant retour de la mémoire du premier conflit dans l'espace public. Matrice du XXème siècle, selon Eric Hobsbawm, la Grande Guerre ne saurait se concevoir par l'inventaire de ses seules causes. La comprendre (au sens premier d'appréhender) implique de se situer dans l'œil même du conflit. L'étrangeté naît de cette situation. Elle questionne le consentement des populations comme des soldats à l'effort de guerre, interroge la (les) culture(s) de guerre à l'origine de ce dernier, productrice(s) de comportements spécifiques durant l'ensemble du conflit, parfois prolongés ensuite. La postérité du regard porté sur la guerre est autre. Construite on l'a vu dès l'armistice par le souci de mise à distance de cet événement traumatique, la mémoire de la Grande Guerre est une reconstruction de cette dernière au titre du pacifisme, du plus jamais ça. Il faut attendre les années 2000 pour que le 11 novembre soit envisagé dans les manuels de façon plus historiographique, incluant les nouvelles problématiques culturelles de l'histoire et de la mémoire dans le sillage de Pierre Nora, ainsi que l'inclusion des mémoires souillées (ainsi les fusillés pour l'exemple, les mutins de 1917), des mémoires meurtries (les gueules cassées) et aussi des mémoires indigènes (les coloniaux). Une tendance qui se révèle être une nouvelle source de polémiques politiques. En effet certains (plutôt à droite, mais pas seulement) ont considéré que l'on escamotait les "héros de 14-18" et en particulier les généraux (Joffre, Foch, Pétain...) et que l'on salissait le patriotisme en interrogeant le "consentement" à la guerre. Un rééquilibrage a été nécessaire dans la mesure où il est historiquement impossible (par exemple) de comprendre le Pétain de 1940 sans référence au "vainqueur de Verdun", quoiqu'on puisse penser de ses qualités militaires intrinsèques (cf Hubert Tison, "Verdun dans l’enseignement et dans les manuels scolaires" Guerres mondiales et conflits contemporains, 2009/3 (n° 235).

Afin de maintenir pour les prochaines générations autre chose qu'un vague "souvenir mémoriel" de la Grande Guerre et de ses millions de morts, mais une véritable "leçon d'histoire", il faut souligner ici l'impératif pour notre démocratie de maintenir des heures et des cours d'Histoire, en particulier dans le cycle secondaire et dans toutes les classes. L'histoire est un matériau complexe et non un livre d'images. C'est aussi par elle que l'avenir se construit.

B.Lemonnier, novembre 2018.

 


 

 

 

 



 

 

 

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