ORWELL ET LA MACHINE
C'est peu dire qu'Orwell considérait le machinisme, la technique et la technologie avec appréhension.
Dans Nineteen Eighty-Four, œuvre où ses fantasmes, ses terreurs secrètes apparaissent en pleine lumière,
les machines servent à espionner, à falsifier l'histoire, à produire del'infra-littérature
pornographique ou des chansons à boire, àdéverser des torrents de propagande, à briser
les corps ou encore à tuer en masse.
I- Politique de la machine
Il s'agit d'un autre débat mais il faudra peut-être se demander unjour si ce n'est pas dans ses écrits
les moins marquants, c'est àdire ses poèmes, qu'Orwell s'est exprimé avec un maximum desincérité
ou, pour reprendre un terme qu'il affectionnait, d'honnêteté. C'esten tout cas dans une poésie
de jeunesse au titre quasimentsurréaliste : "On a Ruined Farm near the His Master's Voice GramophoneFactory"
qu'il aexprimé pour la première fois les affres que provoquait en lui le monde industriel. Cetteœuvre
est une réflexion très amère et -nous y reviendrons-rousseauiste sur la pollution de la campagne
par les "fumées acides". Ce spectacle provoque chez le narrateur une "nausée morbide"et
un violent sentiment d'aliénation, de non-appartenance :
There is myworld; Yet why so alien still?.
Le"déchirement" est si fort que le narrateur a conscience que le monde dela "faucille et
de la bêche" est révolu à tout jamais, d'où son impuissance, "like Buridan's
donkey between the water and the corn".Et ce poème véhicule une idéologie passéiste
qu'on retrouvera,d'une manière récurrente, dans toute l'œuvre d'Orwell :
"Yet when thetrees were young, men still could choose their path".
De par samise en perspective politique, la réflexion d'Orwell sur le progrèstechnique mérite
le détour, même si elle n'est pas toujourstrès cohérente.
Cela dit, les pannes de courant qui empêchent l'ascenseur de WinstonSmith de fonctionner n'affectent en rien
le télécran : Orwell avaitcompris avant d'autres que la pénurie pouvait être organisée
àdes fins politiques et que les choix d'utilisation de la technologie n'étaient pasneutres. Dans
le livre d'Emmanuel Goldstein, on trouve cette sombre etpuissante réflexion :
[…]Technological progress only happens when its products can in some waybe used for the diminution of human liberty.
[…] The fields are cultivated with horse-ploughs while books are written bymachinery .
Cependantla réflexion d'Orwell n'était pas systématiquement pessimiste.Dans un texte comme
"Poetry and the Microphone", l'auteur explique comment la technique peut servir et valoriser la culture
. Après avoir produit uneémission littéraire à la BBC pendant la guerre, Orwell a exposédans
ces pages comment la radio était capable de sortir la poésie deson ghetto. Selon lui, le micro transforme
la relation du poète à sonœuvre. Personne n'étant obligé de l'écouter, le créateur
"ressent" fortement qu'ilest en communication directe avec un publique avide. En outre (et làOrwell
fait du "mcluhanisme" avant l'heure), le poète est obligé deconcevoir son œuvre comme une
production "sonore" et non simplement comme un texteécrit. Parce qu'il a toujours été
un amoureux de la chansonpopulaire, Orwell a bien vu que ce qui rebutait le peuple dans la poésiec'était,
pour parler d'une manière un peu triviale, les paroles et non pas la musique, une personne inculteétant
toujours sensible à l'oralité, aux rythmes, à laversification. Cela dit, Orwell met en garde
ses auditeurs contre touteémission radiophonique produite en temps de guerre, le chemin étantétroit
de la culture à la propagande :
Poetry on theair sounds like the Muses in striped trousers.
Comme la radio-diffusion est contrôlée par les gouvernements ou de puissantsmonopoles privés,
il ne faut pas s'étonner que les émissions culturelles puissent servir de caution, quand elles ne
contribuentpas directement à abêtir les peuples. Néammoins, Orwell veutcroire que seule la
radio, en banalisant la poésie, en en faisant un produit comme les autres, "normal", peut faire
taireles préjugés qu'elle suscite auprès du plus grand nombre.
C'est dans The Road to Wigan Pier , essai qui marque le point d'orgue d'une difficile maturationintellectuelle
et politique, qu'Orwell articule pour la première fois larelation du machinisme et de l'industrialisation
à l'idéologie. Cesquestions devaient le tourmenter à l'époque car il y consacra un
chapitre entier de son essai. N'oubliantjamais qu'il s'adresse à des bourgeois, Orwell part du principe
que dansl'esprit des gens cultivés, même s'ils sont progressistes, le machinisme, dans ce que ce terme
contient de péjoratif, estassocié au socialisme centralisateur et tentaculaire :
[…]Socialism as a world-system implies machine-production.
MaisOrwell est très clair : on ne saurait refuser l'idée de socialisme aunom de la machine. Néammoins,
il comprend les objections de ceux qui "pensent" ("thinkingpeople") : il admet que pour la
majorité d'entre eux, le socialisme nese présente pas comme un facteur de progrès, un moyen,
mais comme unefin en soi, une véritable "religion" . Il justifie lescraintes de ceux qui, se posant
en humanistes, redoutent l'avènement du socialisme en tant que construction "ordonnée"
etterriblement "efficace". Ceux-là même qui ont reconnu qu'on nepourrait plus jamais revenir
à l'âge d'or pré-industriel peuvent craindre a bon escient que socialisme et mieux-être
nesoient jamais synonymes. D'autant que, selon Orwell, les socialistes neveulent pas admettre que ceux qui les
critiquent puissent être de bonnefoi…
Orwell fut certainement l'un des premiers à stigmatiser ce que l'onn'appelait pas encore le complexe militaro-industriel.
Dans deux courtsessais de 1945, "You and the Atom Bomb" et "What is Science?" , il réfléchit
sur les relations perverses unissantl'industrie, la science et et la guerre. Paraphrasant Marx, Orwell observeque
l'histoire de l'humanité est, pour beaucoup, l'histoire des armes qu'elle s'est forgée. Etil postule
que lorsque l'armement est lourd et coûteux, les peuplessubissent le joug des despotes tandis que lorsqu'il
est "bon marché et simple", les gens ordinaires "ont une chance". Mais au XXèmesiècle,
et toujours en paraphrasant Marx, les armes efficaces sontentre des mains de moins en moins nombreuses. Dans ces
textes, Orwelldéveloppe pour la première fois le schéma désormais bien connu depuis
la construction terrifiante de Nineteen Eighty-Four :
More and moreobviously the surface of the earth is being parcelled off into three greatempires, each self-contained
and cut off from contact with the outer-world, and each ruled, under one disguise or another, by aself-elected
oligarchy.
Orwellest formel : la bombe atomique marque la ruine des espoirs de libérationpour les peuples :
The atomicbomb may complete the process by robbing the exploited classes and peoplesof all power to revolt.
Et plusquestion maintenant de communications facilitées par la technologie : laradio, qui aurait dû
rapprocher les peuples sert aujourd'hui auxétats à s'insulter.
Lorsque la science et le machinisme industriel font alliance ou, end'autres termes, lorsque les scientifiques sont
pressés par desintérêts puissants qui les dépassent, l'invention devient une fuite en
avant. Quand un chimiste inventeun nouveau corps, il ne sait plus ce qu'il fait. Le discours et lespratiques dominantes
(esprit de compétition, progrès, dépassementde soi) l'empêchent de prendre du recul
par rapport à son activité. Il ne travailleplus, que par "instinct". Rares sont alors les
hommes de science qui,selon Orwell, savent dire non aux diktats de l'organisation molaire:
I saw in anAmerican magazine the statement that a number of British and Americanphysicists refused from the start
to do research on the atomic bomb. […] Though no names were published, I think it would be a safe guess that allof
them were people with some kind of general cultural background, someacquaintance with history or literature or
the arts
II- Unecritique passéiste
Lorsque Orwell réfléchit au machinisme, son regard estsytématiquement tourné vers le
passé. Et même lorsqu'il imaginel'avenir, les pesanteurs culturelles du passé suturent son
discours.Certes Orwell réfute avec ironie (dans The Road to Wigan Pier ) les positions de ceux qui refusent
que lemodernisme industriel puisse avoir pour corollaire un surcroîtd'organisation centralisée :
The kind ofperson who hates central heating and gaspipe chairs is also the kind ofperson who, when you mention
Socialism, murmurs something about 'beehivestate'.
Biensûr Orwell pose pour absurde un retour au passé d'avant la machine :
Going back toan agricultural way of life […] nobody seriously wants it.
Mais unemorale forgée par des valeurs ancestrales l'empêchent de croirequ'une civilisation où
la machine est omniprésente puisse respecterl'homme :
It is only inour own age, when mechanisation has finally triumphed, that we can actuallyfeel the tendency of the
machine to make a fully human lifeimpossible.
Le dangerprimordial de la machine est qu'elle est émolliente. L'homme ne seréalise, ne se dépasse
que dans l'adversité, dans la douleur, faceau désastre. Or la machine tend à "éliminer"
les fléaux. Elle est unesource de progrès, mais un progrès que l'homme n'a plus la force decanalyser
:
The process ofmechanisation has itself become a machine, a huge glittering vehiclewhirling us we are not certain
where.
PourOrwell, ne plus se battre c'est mourir. Et plus le monde seramécanisé, moins l'homme aura le
loisir de lutter. S'il ne veut pasêtre réduit à l'état de "cerveau dans un bocal",
l'homme doit donc, d'une certainemanière, refuser le progrès.
L'une des grandes craintes d'Orwell est qu'en déshumanisant la vie, lamachine déshumanise l'art.
Ebauchée dans The Road to WiganPier , cette idée sera longuement reprise dans "The Prevention
ofLiterature" . Nourrie de culture humaniste,Orwell refuse l'idée que le film puisse statutairement
remplacer le roman. Mais il craintsurtout que du genre écrit il ne reste que
some low-gradesensational fiction […] produced by a sort of conveyor-belt processthat reduces human initiative
tothe minimum.
Ilprévoit que le temps est proche où les romans seront entièrementécrit par des machines,
puisque déjà les dessins animés, lesmessages publicitaires, certaines émisssions radiophoniques
sont produites mécaniquement. C'estsûrement en réaction contre cela que Winston Smith, lorsqu'il
entamela rédaction d'un journal, c'est à dire lorsqu'il devient"écrivain", se déguise
en homme de lettres du XVIIIème (à qui il ne manquerait qu'uneplume d'oie) en utilisant un presse-papier
et un cahier relié avec quiil entretient des rapports franchement sensuels.
Bien qu'il s'en défende parfois, Orwell est avant tout un moraliste.C'est pourquoi sa réflexion sur
le machinisme ne tient pratiquementjamais compte du contexte socio-politique. Pour lui, la machine est un verque
l'homme aurait introduit par mégarde dans un édifice autrefois sain :
[…] Themachine is here and its corrupting effects are almost irresistible.
C'estvraisemblablement parce que la maladie a miné Orwell toute sa vie et l'aempêché de se
réaliser physiquement que l'idée de la diminution du travail manuel correspondait chez lui à
uneréduction des capacités morales. Orwell prétend que si l'hommetravaille moins de ses mains,
il sera moins courageux, moins bon :
Cease to useyour hands, and you have lopped off a huge chunk of your consciousness .
Depuis larévolution industrielle l'homme s'est donc laissé entraîner surune pente savonneuse,
en abandonnant, par démission, nombre de sesprérogatives à la machine :
In a worldwhere everything could be done by machinery, everything would be done bymachinery.
L'effetpervers du progrès mécanique est qu'en soulageant l'homme, en lelibérant des tâches
fastidieuses, il le détourne de l'effortcréatif, le progrès humain étant indissociable
d'une lutte contre l'adversité routinière. Enacceptant les boîtes de conserve l'homme a cru
se libérer or il s'estdétourné de la nature en se lançant dans un processus "malsain".Méconnaissant
les analyses marxistes sur la baisse tendancielle des taux de profits et surl'obligation qu'a la production capitaliste
de se renouveler sans cesse encréant des objets toujours différents et qui, à la limite,précèdent
la demande, Orwell ne voit dans l'inventivité de l'homme que l'activité "inconsciente"
d'un "somnambule". Déterministe en diable,il croit religieusement que le destin de la machine
est, en épargnantà l'homme du travail, de rendre sa vie plus "douce". Ce qui terrorise
lagrande carcasse maigre qu'était Orwell car, en fin de compte, c'est àun "paradis de petits
hommes gras" que ressemblerait le monde totalementmécanisé qu'industriels capitalistes et hédonistes
concoctent de concert.
Orwell l'ascète redoutait par dessus tout le collectivisme huxleyenoù la machine serait consommée
par l'homme conmme une drogue douce.Dans "Pleasure Spots" , ils'élève violemment contre
la béatitude mécanisée de lasociété de consommation d'après-guerre :
Themachine has got to be accepted […] as a drug […] suspiciously. Like adrug, the machine is useful, dangerous
and habit-forming.
Orwellredoute les plaisirs collectifs industrialisés où l'homme de la"foule solitaire"
perdra son identité. Pour Orwell, chacun a besoin dela solitude qui permet de s'étonner, de créer.
L'homme ne demeure humain qu'à force desimplicité, de naturel qu'il ne faut pas confondre avec un
archaïsmesentimental stérile. Les inventions modernes censées lui faciliter la vie de tous les
jours lui atrophient les sens tandisque les nouveaux moyens de communication de masse (comme la radio, lecinéma)
engourdissent sa conscience et le renvoient au règneanimal.
On le sait, Orwell n'en était pas à une contradiction près. Il nefaudrait cependant pas croire
qu'il fait preuve de mauvaise foi lorsqu'ilreproche à Dickens d'avoir refusé le progrès technique,
d'avoirfait l'impasse sur la révolution inustrielle . Disons qu'il manque de cohérence dans lamesure
où il fait des positions de l'auteur de Bleak House une critique politique, ce qui n'est pas le cas lorsqu'ilanalyse
son propre rapport à l'industrialisation. Il reproche biensûr à Dickens d'avoir totalement
ignoré que la plupart desmachines ayant transformé la vie des hommes ont été inventées
sous son nez. Il auraitaimé que Dickens fût, comme Zola, un poète de la machine alorsqu'il
s'est contenté de glisser rapidement sur le "génie" desinventeurs. Au désintérêt
de Dickens, Orwell oppose la perspicacité politique d'un Tennyson :
[…] Thereare people (Tennyson is an example) who lack the mechanical (sic ) faculty but can see the social possibilities
of machinery. Dickens hasnot this stamp of mind. He shows very little consciousness of thefuture.
Alorsqu'il aurait pu être le créateur de grandes fresques sociales,Dickens n'est resté qu'un
moraliste et les nouvelles machines ne leconcernent que dans la mesure où elles renforcent, ou non, les
qualités de l'individu. Dickens estincapable, selon Orwell, de concevoir qu'il puisse exister uneconcomitance
entre progrès technique et progrès humain.
Mais revenons-en pour terminer à Orwell et aux limites de saréflexion.
On passera rapidement sur le fait que dans sa vie comme dans ses romansOrwell acceptait comme allant de soi toutes
sortes de prouesses techniques: il prenait le métro, profitait du tout-à-l'égout, il recevait
les journaux tous les matins et les ondes portèrentun temps sa voix jusqu'à l'autre bout de la planète.
Une des plussérieuses faiblesses de ses analyses, en particulier dans The Roadto Wigan Pier , est qu'il
ne voit jamais qu'une solution technique à un problèmedonné engendre immanquablement d'autres
problèmes techniques. Doncd'autres défis et donc, selon une certaine logique, de nouveaux"progrès".
Il est surprenant que l'auteur de Nineteen Eighty-Four ait pucroire que par la grâce du machinisme les hommes
pourraientconnaître un monde de douceur. On peut se demander si Orwell n'avait pasde l'humanité une
vision d'où les phénomènes de rupture comptaient moins que la volonté d'harmonie. Onne
peut répondre à cette question qu'en interrogeant la traditionhumaniste (dont Orwell est l'un des
fleurons) dans ses réponses faceà l'apparition de la civilisation mécanique. Il ne faut jamais
oublierque l'humanité n'a connu en fait que deux périodes de progrèstechniques : entre le
moment de la découverte du feu et du fer et celuide la révolution industrielle de la fin du XVIIIème
siècle, les hommes n'ontrien inventé de mécaniquement important. On conçoit donc letraumatisme
des écrivains face au bouleversement sans précédent d'il y a deux cents ans. En engendrant
de nouvelles formes de travail,d'organisation sociale, la concentration capitaliste et les découvertesscientifiques
ont suscité des idéologies nouvelles. L'adaptation desmentalités à la révolution
industrielle ne fut pas chose facile. Devant la machine, sapuissance voire son mystère, les créateurs
ont balancé entre le respect et la crainte. Peu d'écrivains (et certainement pas Orwell) ontsu intégrer
à leur représentation esthétique du monde l'idée selon laquelle la machine estdynamique,
complexe. Si Orwell a bien vu que, à l'inverse de l'outil,prolongement de la main de l'homme, la machine
- parce qu'elle est enmétal- s'est séparée de l'ordre de la nature, il lui a échappé
que l'homme ne sauraitconcevoir des machines qui fonctionnent autrement que lui. Ainsiaujourd'hui les ordinateurs
fonctionnent d'une manière binaire toutcomme (les linguistes nous l'ont confirmé) le cerveau humain.
Il n'en reste pas moins qu'avant la révolutionindustrielle les moyens de communication étant en bois
et lesrivières fournissant l'énergie, les activités mécaniques del'homme étaient
en symbiose avec l'ordre divin. Dès lors, on comprend qu'unDickens se soit détourné des vrais
problèmes posés par lemachinisme, non par bêtise, mais par peur.
Bien avant lui, Rousseau avait exprimé la réaction romantique des créateurs face à
la machine. Pour le philosophe genevois, comme pour Orwell dans son champpollué par l'acide, l'industrie
avait violé la nature. On se souvientpar ailleurs que dans l'Emile Rousseau nous livrait une virulente critique
morale du machinisme : enaffaiblissant les corps, les machines finissaient par corrompre nos âmes:
Tantd'instruments inventés pour nous guider dans nos expériences et suppléer à la justesse
des sens en font négliger l'exercice. Plusnos outils sont ingénieux, plus nos organes deviennnent
grossiers et maladroits. A force derassembler des machines autour de nous, nous n'en trouvons plus ennous-mêmes
.
Pour nous résumer, la réflexion d'Orwell procède donc de la visionromantique qui oppose le
bonheur champêtre au malheur industriel,l'enfer vulcanique de la métallurgie à la verdure des
pâturages. Sa critique est passéiste. Les machinesqui peuplent son univers familier, comme celles
qui servent à sertir lesboîtes de conserve (surtout quand elles contiennent de la bière), nesont
perçues que comme les héritières des machines du XIXème siècle. C'est sûrement
laraison pour laquelle le créateur de Winston Smith se préoccupe peudes problèmes que vont
poser les inventions techniques de demain : la télévision, l'énergie nucléaire, les
calculatrices (ordinateurs). Et quand il y consent, c'esttoujours selon une approche morale.