LA CHANSON FRANCOPHONE

 

 

 

*The Pop Page*

 

 

Le retour attendu du collectif Frère Animal !

 

Nicolas Martel, Florent Marchet, Arnaud Cathrine, Valérie Leulliot, le meilleur de la chanson pop (engagée).

 

Archives

 

 

Hommage à Guy Béart (1930-2015)

 

La mort de Guy Béart clôt d'une certaine façon une époque, celle des auteurs-compositeurs-interprètes qui ont émergé dans les années 1950. De cette génération (au sens large) des Brassens, Ferrat, Brel, Barbara, Bécaud, Moustaki, Ferré, Gainsbourg (etc.), il ne reste plus que le toujours vaillant Azanavour, 91 ans. Dans les années 60-70, Béart a eu énormément de succès, notamment grâce à sa réactualisation des vieilles chansons de France ("Vive la Rose"), ses émissions de télévision ("Bienvenue")et ses spectacles conviviaux à Bobino ou à l'Olympia. Béart pouvait s'appuyer sur un répertoire d'une quinzaine de chansons intemporelles et particulièrement réussies (La Vérité, Les Grands Principes, Le grand Chambardement, L'eau vive et quelques autres) : cela suffit largement pour passer l'épreuve du temps. Les hommages posthumes font plaisir à entendre après une longue période d'ostracisme, en raison peut-être du caractère du bonhomme (têtu et farouchement indépendant) mais aussi de ses prises de position plus ou moins "à droite" alors que la majorité des chanteurs étaient "de gauche". Il a aussi pâti de son altercation avec Gainsbourg sur le plateau d'Apostrophes, à propos de la chanson "art mineur". Béart : "si la chanson était un art mineur, je ne serais pas là". Gainsbourg : "connard, la chanson ne demande aucune initiation". Débat stérile entre deux anciens copains, dont l'un était un peu bourré (Béart, oui!) et l'autre exceptionnellement sobre (si, si!). Ce que l'on peut éventuellement reprocher à Guy Béart, c'est de jouer de la guitare comme un manche (ce qui posait d'ailleurs problème lorsqu'il était accompagné d'un orchestre).

Il n'y a plus d'après
A Saint-Germain-des-Prés
Plus d'après-demain
Plus d'après-midi
Il n'y a qu'aujourd'hui
Quand je te reverrai
A Saint-Germain-des-Prés
Ce n'sera plus toi
Ce n'sera plus moi
Il n'y a plus d'autrefois

 

Les meilleurs artistes de 2014 ?

No 1 Hubert Felix Thiéfaine

No 2 Miossec

No 3 Etienne Daho

No 4 Jeanne Cherhal

No 5 Christine & the Queen

 

Hommage à Moustaki

Dir' qu'il faudra mourir un jour,
Quitter sa vie et ses amours,
Dire qu'il faudra laisser tout ça
Pour Dieu sait quel au-delà.


[Refrain]
Dir' qu'il faudra mourir un jour. {2x}
C'est dur à penser, il faut bien le dire.


Dir' qu'il faudra rester tout seul
Dans la tristesse d'un linceul
Sans une fille pour la nuit,
Sans une goutte de whisky.


{Refrain}


Dir' qu'il faudra, bon gré mal gré,
Finir dans d'éternels regrets,
Moi qui voudrais plus d'une vie

PIAF PAR LES OEUVRES (HALL DE LA CHANSON)

 

Une nouvelle chanson française ?

Albin de la Simone

Alex Beaupain

Arman Méliès

Claire Diterzi, le Salon des Refusées

 

*VICTOIRES DE LA MUSIQUE 2013

Beaucoup de daube cette année mais deux belles récompenses tout de même :

Dominique A

Lou Doillon (ce n'est pas très francophone mais il y a l'esprits Daho qui souffle!)

*LE SALON DES REFUSEES de CLAIRE DIZERTI

*Une Master-Class a été consacré à Barbara le 24 novembre à la Villette.

Pour cette occasion, retrouvez les contenus du Hall de la Chanson consacrés à "la chanteuse de minuit" :

Film de clôture du festival de Pessac (25 novembre 2012)


Il est minuit, Paris s'éveille d'Yves Jeuland (D.R.)

Écrit et réalisé par Yves Jeuland.

Une production ZADIG PRODUCTIONS / ARTE / INA

90 min, France, 2012

Synopsis :

De Saint-Germain-des-Prés à la place de la Contrescarpe, après-guerre, un esprit souffle sur la rive gauche et Paris connaît des nuits prodigieuses. Il est minuit, Paris s’éveille… Chaque année de nouveaux lieux ouvrent, dans des cafés, des caves, des arrière-salles de brasserie ; des propriétaires de mercerie ou de buvette épicerie transforment leurs commerces en petits théâtres. Une énergie, une éclosion.
Entre 1945 et 1968, plus de deux cents cabarets vont ouvrir à Paris : La Rose rouge, L’Ecluse, L’Echelle de Jacob, Le Cheval d’or… Et c’est sur ces petites scènes de minuit que débuteront Barbara, Brel, Ferré, Mouloudji, Les Frères Jacques, Catherine Sauvage, Cora Vaucaire, Aznavour, Gainsbourg, Anne Sylvestre, Ferrat, Boby Lapointe, Pierre Perret… Ils étaient tous inconnus. Les talents qui sont nés ces années-là sur les avant-scènes des bords de Seine sont encore pour longtemps dans notre imaginaire.

avec les témoignages de : Jean Rochefort, Juliette Gréco, Charles Aznavour, Henri Gougaud, Paul Tourenne (les frères jacques), Pierre Perret, Serge Lama, Marie-Thérèse Orain, Francesca Solleville, Anne Sylvestre

 

 

 

BRASSENS EN LIBERTEExposition Brassens ou la liberté

De toute évidence, l’événement du printemps 2011 a été l’exposition « Georges Brassens et la liberté » à la Cité de la Musique. Après Jimi Hendrix, Pink Floyd, John Lennnon, Serge Gainsbourg, voici donc le grand Georges, qui est mort voici trente ans (en 1981, déjà, un an après Lennon), illustré, scénarisé (et mis en musique aussi) par Joann Sfar – dessinateur, cinéaste – et Olivier Daviaud (arrangeur notamment d’Higelin, Bénabar). L’affiche de l'exposition donne le ton : Brassens-l’athlète parade en Marcel sans sa guitare, une pipe incendiaire à la bouche – celle-là rajoutée, clin d’œil je suppose à Tati/Mr Hulot dont l’affiche avait été caviardée par la cinémathèque-anti-tabac.

Le génie de Brassens est d’avoir séduit plusieurs générations d’auditeurs avec des chansons souvent pas faciles (réécouté à la Cité de la Musique un concert à Bobino de 1969 où il chante les Quatre z’arts !) mais aussi populaires (la liste est longue d’un répertoire passé maintenant dans le patrimoine), parfois égrillardes ou paillardes dans la meilleure tradition du genre, mais surtout d’une très grande sensibilité. Curieusement, par modestie sans doute face aux « Anciens » (les Villon, Hugo, Verlaine, Apollinaire), Brassens ne se pensait pas poète. C’est même de là que vient sa vocation de chanteur. Il se disait « artisan de la chanson », autodidacte passionné de littérature, ciselant chaque mot, chaque vers afin d’atteindre à une sorte de perfection, ce que montrent bien ses manuscrits préparatoires (L’orage). A dire vrai, on se fiche bien de ce qu’il pensait être ou ne pas être car son écriture est bien de la poésie et il paraît à peu près certain que parmi toute cette génération des « chanteurs à textes » des années 50/60 (Ferré, Brel, Barbara, Ferrat, Béart etc), il est celui qui restera - classiquement indémodable - comme un poète. Peut-être aussi a t-il su faire passer des idées - le pacifisme et l'antimilitarisme, une certaine forme de libertarisme, un humanisme jovial - sans jamais être lourd et prétentieux. Personnellement, la seule chanson de Brassens que je déteste est "Les deux Oncles", même si elle ne doit pas être prise au premier degré (elle est sans doute plus subtile qu'il n'y paraît à la première écoute). Mourir pour des idées ?

Pourtant, le talent de Brassens est aussi musical. Il a inventé un style aisément reconnaissable, s’affranchissant vite de ses influences revendiquées (Trenet, qu'il connaissait par cœur), tricotant sur sa guitare d’invraisemblables séries d’accords et composant quelques unes des mélodies les plus entêtantes de la chanson du XXème siècle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nombre de musiciens de jazz ont repris Brassens, qui a longtemps été accompagné à la guitare par Joel Favreau, au style assez jazz. Le dernier musicien de jazz à avoir interprété Brassens est l’excellent guitariste manouche Christian Escoudé et son Au bois de mon cœur. C.Escoudé (qui joue aussi sur ce disque avec Biréli Lagrène, invité de luxe) a fait vraiment un choix de cœur qui passe par des chansons parfois un peu moins connues (La princesse et le croque notes, superbe) et par des « incontournables » jazzy tels Les copains d’abord.

Brassens a aussi la chance d'avoir été traduit et chanté hors de nos frontières (Paco Ibáñez canta Brassens est un classique du genre et Paco est vraiment à l'unisson de Georges). La génération des chanteurs à texte qui ont émergé dans les années 1970 ont aussi pris Brassens pour modèle et référence, jusqu'à enregistrer (et jouer sur scène)- tel Maxime Le Forestier - toutes ses chansons.

Bref, l’exposition retrace très bien le parcours personnel et artistique de Brassens, de la jeunesse sétoise pas très catholique à la consécration des années 1960/70, en passant par le STO, les débuts au cabaret chez Patachou, tout cela avec une profusion de documents photographiques et sonores, d’archives, de films, de dessins et quelques instruments d'époque bien sûr. Dans les petits films (8mm?) tournés par Brassens, on y voit apparaître non sans une certaine émotion ce mode de vie un peu foutraque et anarchiste, d’un inconfort qui fleure (bon ?) le Paris populaire des années 50 ou même encore des années 30. Dans ce bazar hétéroclite émergent les animaux, les amis (et quels amis! Gibraltar, René Fallet, ah ben non pas Pierre Perret, tiens), Jeanne et son mari - drôle de ménage à trois - et l’amante discrète, la ronde Pupchen. Le contraste est étonnant avec le Brassens bête de scène au music-hall, toujours impeccable (je l’ai vu , mais oui, sur scène en 1972 à Bobino !), concentré et suant à grosses gouttes, au jeu de scène réduit à de simples clignements d’œil (ou…de moustache) et des sourires complices. Le public était aux anges, si j'ose dire.

Le seul (mince) reproche que l’on peut faire à cette exposition, par ailleurs tout à fait adaptée aux plus jeunes générations qui ne vont pas s’y ennuyer, n’est pas son manque de clarté, mais son manque de lumière. On baigne dans une lumière tamisée, avec des tentures noires et une impression finale d’étouffement (surtout qu’il y a du monde !) : nous voilà aux antipodes du ciel d’azur de la plage de Sète.

Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant
Qui passe sa mort en vacances

 

 

 

 

 

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