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BILLET DE FEVRIER 2009 :la photographie numérique

Le marché de la photographie ne semble pas (encore) trop connaître la crise, tant la révolution numérique a permis un quasi-renouvellement de l'équipement, aussi bien des amateurs que des professionnels. Les appareils « argentiques » sont devenus en quelques années des pièces de musée, la pellicule photographique a été remplacée par la carte mémoire flash et les imprimantes couleurs font désormais des tirages papier très acceptables. Pourtant, l'amateur exigeant de photographie n'est pas totalement comblé par ce bouleversement qui relève autant de la technologie que de la stratégie marketing des grands constructeurs (dominés par le tandem japonais Canon/Nikon). A la fin du XXème siècle, j'étais en admiration devant le Sony Mavica lecteur de disquettes (résolution 0,31 méga-pixels, ouverture fixe à f.4,5), qui me rappelait un peu les appareils Polaroid à développement instantané. La résolution du Sony donnait toutefois des résultats très médiocres en tirage 10x15, rien qui puisse vraiment justifier l'abandon d'un Olympus OM2 ou d’un Canon EOS 5, bardés de tous leurs objectifs. Le passage au numérique s’est pourtant imposé vers 2000-2001, à partir du moment où les résolutions atteignaient 2 à 3 MP et les cartes mémoires (compact flash en général de 128Mo pour les plus évoluées) devenaient un produit accessible et fiable. A cette époque pas si lointaine, on pouvait juste fantasmer sur l’extraordinaire Canon EOS 1D (de 4,48 MP !) ou le Nikon D1, à des prix absolument astronomiques, réservés aux "pros" (lesquels en réalité continuaient à travailler en argentique). Dans un registre plus compact, le Nikon Coolpix 995 et son boîtier orientable, son zoom x4 avait de quoi séduire, mais pas le prix, toujours très supérieur aux bons reflex argentiques. En 2001, je me souviens encore de l’achat de mon premier appareil numérique, après de longues hésitations, un Nikon Coolpix 775 (2,1MP) que je possède encore.  et qui avait sérieusement grevé mon budget

 

Le Nikon coolpix 775/885, modèle d'esthétique compacte (photo Nikon)


(3000 ou 3500 F de l’époque. Très compact, en alu brossé, cet appareil délivrait des clichés de qualité Nikon, avec une excellente colorimétrie et une netteté très correcte en toutes circonstances, un mode macro étonnant. Ses défauts : un viseur optique inutile, un écran LCD minuscule et un autofocus plutôt lent, sans parler du temps de latence entre deux photos (2 à 3 secondes environ , une éternité).

Photo prise avec le Nikon Coolpix à 3500m d'altitude


Au début du XXIème siècle, la course aux pixels n’a pas vraiment permis la démocratisation du reflex, encore assez cher, même si l’EOS 300D semblait une alternative crédible (mais il cramait les lumières) ou le Nikon D50 (trop de bruit…mais c'est un Nikon). Incapable de franchir le pas du reflex numérique, j’ai expérimenté la plupart des « bridges », une belle invention qui permet d’avoir un appareil léger et polyvalent, doté d’un « super zoom », rarement stabilisé pour les premiers appareils. Les ténors de la catégorie étaient (et sont toujours) Panasonic, Fuji, et Canon (l’excellentissime S2IS, avec son mode vidéo stéréo) et un peu moins connu le très remarquable Kyocera Finecam 410 R (en 2004), l’un des tous derniers appareils de la marque japonaise, désormais dédiée aux seuls matériels

LE "KYO" BRIDGE MYHTIQUE (photo Kyocera)

d’impression et d’optique professionnels. Le Kyocera, en dépit de (gros) défauts congénitaux reste encore un appareil hors normes, quasi mythique, que j’ai cassé puis racheté d’occasion cette année rien que pour en garder un exemplaire en état  : une grande légèreté/compacité, un mode rafale impressionnant, un viseur électronique couleur à l’époque très bon, un zoom x10 à l’ouverture f2,8-3,2. Voyez ce que permettait le « Kyo » un soir de pleine lune, sans pied (faites aussi bien avec votre nouveau compact !). Il existait même un forum des adorateurs de l'objet, qui a vite plié bagage en raison du renouvellement ultra-rapide des matériels.

photo de la Lune prise avec le Kyo...


A partir de 2005/2006, les constructeurs ont compris que les amateurs étaient prêts à investir dans le reflex numérique. Nostalgie du viseur optique, du changement d’objectif, de la bague que l’on tourne (et qui tourne toute seule avec l’autofocus), prise en main rassurante des gros boitiers solides, mais aussi une petite pointe de snobisme par rapport aux possesseurs de vulgaires compacts ou de bridges, prenant des photos la main tendue. Il faut dire que la façon de photographier via l'interface LCD a changé la pratique photographique et pas dans le bon sens : l'appareil n'est plus le prolongement de l'oeil et par forte luminosité, difficile de voir exactement ce que l'on prend en photo. Contrairement à une idée reçue, faire des photos à la volée sans viseur n'a rien d'évident. D'un autre côté, trois reproches majeurs sont à faire aux reflex numériques. Premier reproche, ils sont encombrants à tous les points de vue : pour randonner et voyager, ce n'est pas toujours la panacée. En montagne, c'est lourd, à la mer les embruns mettent le matériel à rude épreuve , à l'étranger, tout dépend du pays visité, mais il faut une bonne assurance casse et vol. Deuxième reproche, le changement d'objectif génère de la poussière à l'intérieur du boitie et cela en dépit des systèmes de nettoyage. Les tâches grasses qui apparaissent sur un ciel d'azur sont tout de même très gênantes et les opérations de maintenance demandent un certaine précaution. Troisième reproche, les objectifs de qualité sont chers, très chers, pour des utilisations souvent spécifiques : rien à moins de 300 ou 400 euros pour un très grand angle lumineux ou un bonne focale fixe autofocus (un 50mm Sigma par exemple). Les constructeurs ont alors développé deux logiques, celle de la miniaturisation relative, celle du Panasonic G1 (avec des objectifs et un capteur maisons) ou du Pentax KM (un bon compromis finalement, pas très cher). Quoi qu'il en soit, je me suis évidement mis au reflex, mais avec les mêmes dérives qu'à l'époque où mon sac photo argentique pesait trois kilos : un bon boitier solide et tropicalisé (un Pentax K10 en l'occurrence, un appareil qu'il faut "dompter") et une batterie de "cailloux" de tous calibres, testés, achetés, revendus pour n' en garder au final que trois ou quatre. Il n'y a en fait aucun objectif vraiment polyvalent, car les 18-200 ou 18-250 sont assez décevants, soit à 18-20mm ou à plus de 200. Au bout du compte, on en revient facilement à utiliser des focales fixes standard et à bouger pour trouver le bon angle, mais le bon vieux 50mm devient avec la petite taille des capteurs un...75mm, ce qui rend le cadrage plus difficile pour des photos de groupe ou de paysages. Inversement, si vous possédez un téléobjectif de 300mm, il passe avec un boitier numérique à 450mm (mais rarement avec l'ouverture idéale, au mieux f5,6), ce qui n'est pas mal. Et de toute façon, le reflex est pour le moment beaucoup plus performant que les autres appareils pour la visée optique, les réglages pointus, les fichiers RAW, le bokeh, la profondeur de champ etc. Jusqu'à quand ?

LE PENTAX K10 : APPAREIL SANS CONCESSION (aucun mode pré-programmé, tropicalisation, compatibilité avec des objectifs très anciens) photo Pentax

La tendance actuelle - mais les fabricants vont-ils se calmer en raison de la calamiteuse conjoncture économique ? - ressemble à une fuite en avant technologique : les compacts ont tous en 2009 des détecteurs électroniques (sourires, visages etc), des programmes neige+sapin+soleil couchant, les bridges affichent des zooms x20 stabilisés aux performances invraisemblables, les reflex embarquent des capteurs full frame (24x36) de plus de 20 miliions de pixels et la vidéo haute définition...La lecture de Chasseur d'Images va bientôt se confondre avec celle de SVM, tant l'électronique a pris le pas sur le côté mécanique de la photographie (clic-clac!). Quant aux prix d'achat, ils varient sur Internet du simple au double pour le matériel neuf. Evitez juste d'acheter à Hong-Kong ou dans ce genre de régions, car les frais d'envoi puis de douanes risquent de vous décourager pour longtemps de l'Asie. Evitez aussi les enseignes qui exagèrent manifestement leurs marges, sous des prétextes divers (garantie, stocks etc). Et rappelez-vous que tout se négocie dans le high tech : allez-donc voir votre photographe de quartier avec la photocopie de vos recherches sur Internet, il saura faire un effort.

Heureusement et pour conclure, une photo intéressante reste associée au photographe qui la prend et un petit compact est souvent capable d'être là où un gros appareil serait encore enfoui dans le sac ! Un exemple avec ces photos prises en Russie avec un Coolpix, mode auto, sans réglages, à la volée ou presque.

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